Slow Break, le week-end à impact positif

Cette interview a été réalisée par le Studio Bonjour Green dans le cadre d‘une série d’entretiens qui apporte un éclairage sur le développement du tourisme d’après

Nous vous parlons ici de Slow Break, le nouvel acteur du Slow Travel en France. Ce projet prometteur est porté par deux jeunes femmes pour qui tourisme rime avec solidarité et développement durable, aux antipodes du tourisme de masse.


Slow Break, la promesse d’une pause lente, comme un cri du cœur pour le citadin stressé et / ou un peu déprimé. Choisir le Slow Travel pour ralentir, s’aventurer quelques heures hors de son quotidien, s’extirper de sa vie pour mieux savoir l’apprécier. Prendre soin de soi, de son couple ou de ses ami.e.s, respirer l’air de la forêt, se déconnecter et se sentir bien. Ça paraît simple mais quand on habite en ville, ce n’est pas si facile de se mettre au vert sans renier ses ambitions écologiques. Faire le tri sélectif, manger bio et aller travailler à vélo, c’est cool et c’est bon pour la planète. Partir en dernière minute à Berlin pour 15 euros aller-retour sur EasyJet, c’était le touriste d’avant. Que celui ou celle qui n’a jamais cédé à une escapade touristique en avion lève la main

Comment profiter d’une pause qui nous permette de redescendre d’un cran, sans céder à l’offre indécente d’une compagnie aérienne low-cost ? Comment ressentir le plaisir du dépaysement et du voyage lorsqu’on se soucie un tant soit peu du changement climatique ? 

Voyager lentement, le temps d’un week-end, c’est le pari que se lancent deux jeunes entrepreneuses parisiennes. Nous avons rencontré Mathilde, co-fondatrice de Slow Break. L’objectif ? Développer le tourisme de demain en proposant un week-end à destination mystère, en France et en train.

Racontez-nous la naissance de votre concept Slow Break

L’environnement et le voyage, des passions partagées

Nous nous sommes rencontrées pendant nos études en économie de l’environnement à Paris. L’écologie et la soif de voyages nous ont immédiatement rapprochées. 

C’était comme une évidence, jusqu’à notre voyage en Iran. Un voyage lointain, seize heures de vol et une prise de conscience environnementale

Nous avons soudainement réalisé que notre voyage annulait tous nos éco-gestes du quotidien. 

Nous nous sommes interrogées. Comment se dépayser sans prendre l’avion ? Nous étions alors à la fin de nos études. Aucune opportunité de travail à l’horizon, c’était le bon moment pour monter un projet à impact environnemental.

Une démarche solidaire

Au départ, nous souhaitions nous engager dans le milieu associatif.  Nous voulions agir pour le tourisme durable, mais nous n’avions aucune connaissance en entrepreneuriat. Nous avons été accompagnées dans notre projet par Unis-Cité, une association qui soutient les jeunes à développer des projets solidaires dans le cadre du service civique. Cette étape nous a réellement mis le pied à l’étrier pour démarrer notre projet de tourisme responsable.

Une startup innovante

Aujourd’hui, Slow Break se développe grâce au soutien de la plateforme Live for Good, qui accompagne les startups à impact positif. Slow Break est également incubé par Schoolab, dans le cadre d’un programme en collaboration avec la région Ile-de-France. Nous sommes actuellement à la Station F, le plus grand campus de startups au monde, en plein centre de Paris.

Quelles sont les attentes de vos clients potentiels ?

Un week-end clé en main

Pour créer Slow Break, nous avons déterminé les attentes de nos clients potentiels en créant des sondages. Nous avons également constitué des groupes de travail pour mieux identifier les besoins des voyageurs. À travers notre enquête, nous avons compris que souvent, les gens préfèrent organiser leur voyage de manière autonome. En revanche, nous avons constaté une plus forte aptitude à déléguer l’organisation dans le cadre d’un week-end

Stimuler le besoin d’aventure

Nous avons fait le choix de proposer des week-ends mystères pour compenser le besoin de voyager loin qui est étroitement lié à la sensation d’aventure. Nous avons réalisé des prototypes papiers de notre offre touristique et nos groupes de testeurs ont réagi très positivement. Certains ont été invités à tester le concept sur le terrain. Leur enthousiasme nous a convaincu d’aller plus loin.

À quoi ressemble un week-end Slow Break ?

Nous sélectionnons une destination mystère unique et personnalisée pour nos clients. Voici un exemple de week-end :

  • Vendredi soir – révélation de la destination mystère en gare TGV et arrivée à l’hôtel
  • Samedi – balade découverte / Rencontre avec un habitant
  • Dimanche – activité insolite / sportive / nature

Favoriser l’ouverture aux autres

Les slow-breakers sont incités à rencontrer des habitants. En général, il s’agit de bénévoles qui prennent du plaisir à faire découvrir leur lieu de vie. Nous choisissons les bénévoles en fonction des centres d’intérêt de nos clients. Si par exemple, notre slow-breaker s’intéresse à l’architecture, nous allons l’orienter vers un volontaire passionné de patrimoine. Ces rencontres durent au minimum deux heures. Bien souvent, des affinités se créent, il n’est pas rare qu’ils finissent la journée ensemble. Dans ces cas-là, on peut dire que l’opération est réussie. 

À qui s’adressent vos “micro-voyages” ?

Aujourd’hui, Slow Break s’adresse essentiellement à des couples, des duos d’amis ou à des voyageurs solos. Vous avez remarqué que nous ne proposions pas d’expériences à destination des familles. Pour l’instant, nous privilégions la facilité d’organisation. En effet, la plupart des hébergements touristiques proposent des chambres doubles. À l’avenir, nous espérons pouvoir développer des expériences adaptées aux enfants.

Un pas de plus vers le tourisme durable

Lorsqu’on s’engage dans une démarche de durabilité, la question du transport est essentielle. L’avion représente 52% des émissions de gaz à effet de serre du tourisme. Nous incitons donc à voyager en train pour réduire l’impact négatif des activités touristiques sur l’environnement, les ressources naturelles et la biodiversité. 

Selon l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) : le tourisme durable est un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil. 

En créant des Slow Breaks, nous nous engageons à suivre les caractéristiques du tourisme durable, c’est-à-dire à :

  • Collaborer avec les acteurs et prestataires locaux
  • Participer à l’économie locale
  • Prendre en compte les impacts écologiques
  • Privilégier les labels environnementaux et les hébergements qui s’inscrivent dans un développement touristique responsable
  • Favoriser le tourisme communautaire en créant des rencontres entre les touristes et les populations locales
  • Proposer des activités qui s’inscrivent dans la préservation et la protection de l’environnement

Des expériences de qualité, insolites et responsables

Nous effectuons des recherches préliminaires sur Internet pour dénicher des activités inattendues en accord avec nos valeurs environnementales. Les professionnels du tourisme, en particulier les offices de tourisme, connaissent leur destination en profondeur, ils nous aident souvent à mettre en avant des activités hors des sentiers battus. Les communautés locales sont aussi d’excellents relais d’informations pour découvrir les nouveaux acteurs du tourisme en milieu rural notamment.

Avant de commercialiser une activité touristique, nous organisons toujours une rencontre en visioconférence ou par téléphone. Fatma, mon associée, s’occupe de la relation avec les partenaires. Nous accordons une grande attention aux retours de nos utilisateurs, les premiers avis sont déterminants. Si une activité n’obtient pas de bons retours, nous la retirons sans tarder.

La pandémie affecte-t-elle le lancement de Slow Break ?

Le lancement de Slow Break a en effet été ralenti l’automne dernier au début du deuxième confinement. Tout le secteur du tourisme doit s’adapter aux restrictions sanitaires. Nous devons composer nos séjours avec les nombreuses fermetures d’établissements. Plusieurs de nos partenaires n’opèrent pas en ce moment.

Pour aller plus loin, lire l’article Tourisme et Covid-19 : 12 pistes de réflexion.

Offrir un Slow Break, un petit bout de voyage qui fait du bien au moral

Nous avons réorienté notre offre vers la vente en ligne sous forme de carte cadeau. Le Slow Break, un coffret-cadeau insolite pour faire plaisir ou se faire plaisir ? Entre le couvre-feu, les confinements successifs et le télétravail, nous sommes convaincues que l’idée peut trouver son public. De plus, nos cartes-cadeaux sont valables deux ans, ce qui laisse le temps d’en profiter.

L’éloge de la lenteur avec un pass Navigo, c’est possible

Nous développons l’idée du week-end responsable à Paris, 100% accessible en pass Navigo. Le concept est en phase de test, nous allons le développer au fur et à mesure.

Bien que la situation soit très incertaine, nous avons l’ambition de faire voyager les gens à travers l’expérience Slow Break, en privilégiant le développement local et le tourisme de proximité.

Dans le cas d’un week-end en Île-de-France, le départ est proposé le samedi matin afin de respecter le couvre-feu. 

Pour l’heure, nos week-ends durables sont disponibles exclusivement depuis Paris. Nous ne sommes pas des voyagistes, nous avons fait le choix de la simplicité pour commencer mais nous avons l’ambition de développer des départs d’autres villes. 

Vous vous demandez comment agir pour un tourisme responsable ou comment favoriser le tourisme durable ? N’hésitez pas à lire notre article : Comment pratiquer le tourisme durable ?

Parlons stratégie de contenu !

Nous sommes principalement présentes sur le réseau social Instagram. Nous avons constaté que notre communauté (près de 700 followers) recherchait surtout l’inspiration. En particulier lorsque nous présentons une destination, des choses à découvrir et à faire en lien avec la population locale. Ils s’intéressent aussi aux nouvelles formes de tourisme comme l’écotourisme et le Slow travel.

Quand nous parlons de nous et surtout de nos voyages, les followers réagissent toujours positivement. 

Ce qui plaît également beaucoup, les lieux culturels et les expériences inconnues ou insolites. Notre dernier article 5 lignes de train insolites en France a permis d’augmenter la fréquentation sur notre site Internet.

Je rédige les contenus moi-même et nous recevons ponctuellement l’aide d’un stagiaire. L’été dernier, un stagiaire s’est chargé de notre compte Instagram. Nous publions des articles de blog tous les quinze jours. Un bénévole vient également de nous rejoindre pour nous aider ponctuellement.

Lire notre article Comment établir une stratégie de contenu digital ?

Rédaction Web

Vos projets pour Slow Break ?

Nous souhaitons développer les départs de province pour élargir notre clientèle.

Avec Fatma, nous souhaitions que Slow Break favorise le tourisme solidaire et équitable. Nous allons proposer aux slow-breakers de verser une contribution pour un voyageur qui n’a pas les moyens de s’évader. En fonction de votre budget, vous contribuez à développer une nouvelle forme de tourisme alternatif : un tourisme équitable, un peu à la manière d’un café suspendu.

Votre Slow Break préféré ?

Parmi nos destinations, j’ai un faible pour le bivouac sur la Loire. C’est une vraie pause à l’écart du monde. La nuit, on peut regarder les étoiles en pleine nature, on ressent un sentiment d’apaisement très profond, loin du tumulte de la ville.

Publié par bonjourgreen

Créateur de contenus durables.

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