L’univers du voyage vit une crise sans précédent. Les acteurs du tourisme tentent de limiter l’impact de la pandémie en s’orientant vers un tourisme durable qui promet souvent d’être plus soucieux de l’environnement. Le moment ou jamais d’agir ? La planète est en souffrance, les écologistes et de nombreux scientifiques tirent la sonnette d’alarme, depuis bien trop longtemps.
Comment pratiquer le tourisme durable ? Comment concilier voyage et durabilité ? Quels sont les principes du tourisme responsable ? Le voyageur a-t-il un rôle à jouer ? Nous proposons ici des pistes de réflexions.
Définition : qu’est-ce que le tourisme durable ?
Tourisme durable ou pas ? On entend beaucoup parler ces temps-ci de tourisme durable, d’écotourisme, d’agence de voyage éco responsable ou encore de sustainable tourism (si vous vous demandez comment on dit tourisme durable en anglais). La multiplicité de ces nouvelles formes de tourisme génère parfois un manque de cohérence dans un marché en pleine expansion. Comment trouver les mots justes, les mots porteurs de sens pour rendre l’évasion équitable et responsable ?
Voici la définition du tourisme durable selon l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme),
Le tourisme durable est un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil.
Le voyage est-il conciliable avec le respect de l’environnement ?
Depuis le milieu du XIXe siècle, le tourisme de masse n’a jamais cessé de se développer (merci Thomas Cook). En perpétuelle croissance, rien ne pouvait l’arrêter (exceptée la guerre mondiale, et encore). Mais lorsque des millions de touristes voyagent en simultané, la planète étouffe. Cette situation est-elle encore soutenable ?
Le tourisme affecte-t-il les ressources naturelles de la planète ? La réponse à cette question est de toute évidence : OUI. Voici un exemple significatif :
Partout dans le monde, les activités touristiques (navigation, plongée sous-marine ou tuba, pêche) impactent les coraux. Les visiteurs touchent le corail et le ramassent, remuent les sédiments, larguent leur ancre dans les récifs. Des stations balnéaires et des infrastructures de tourisme ont été construites à même le récif corallien et certaines se débarrassent même directement de leurs eaux usées et de leurs déchets dans les eaux à proximité de celui-ci.
Source : WWF, Coraux : Essentiels à la Vie Marine.
Une étude réalisée en 2018 affirmait que le tourisme représentait à lui seul 8% des émissions de gaz à effet de serre (transport, alimentation, hébergement et achats des voyageurs). Le tourisme est en partie responsable du réchauffement climatique.
Si le tourisme de masse impacte la biodiversité, l’économie du tourisme ne se limite pas à un plaisir éphémère. Il est important de souligner que le secteur du tourisme fait (faisait ?) vivre environ 10% de la population mondiale. Aujourd’hui, les populations qui dépendent de l’activité touristique sont durement touchées par la pandémie de Covid-19. Les répercussions sur les acteurs directs et indirects semblent irréversibles. Le tourisme durable se présente comme une solution pour lutter contre la pauvreté et les inégalités.
Comment faire du tourisme durable pour préserver la planète et les populations locales ?
La pause magistrale que représente la pandémie est un signal d’alarme. Nous espérons tous que cette crise soit passagère. Néanmoins, l’heure est venue de modifier nos comportements pour évoluer vers le développement durable, éthique et solidaire. L’heure de la décroissance ? L’objectif est de prendre soin de la planète et des êtres vivants. Car si nous ne nous soucions pas des lieux que nous visitons, il ne restera bientôt plus rien à visiter.
Plus qu’une nouvelle forme tourisme, c’est une démarche sociétale qui agit en faveur des générations futures. Le bien-être des communautés visitées doit être respecté et protégé, tout comme leur patrimoine naturel et culturel.
Saviez-vous qu’à Zanzibar, les touristes consomment jusque 15 fois plus d’eau que la population locale de l’île ? Un exemple, parmi d’autres, qui laisse un goût amer face à l’image idéalisée de carte postale.
Comment développer le tourisme durable ?
Pour être efficace, le développement touristique durable peut agir sur plusieurs leviers :
- La conservation et l’économie d’eau
- La réduction de la consommation énergétique
- Le soutien de projets de tourisme communautaire
- Le recyclage régulier et le traitement des déchets
- L’embauche de personnel au sein de la communauté locale
- La collaboration avec des prestataires de proximité
- Le paiement de salaires équitables
- L’approvisionnement en produits locaux.
Pour découvrir les initiatives durables dans votre secteur d’activité et sur votre territoire, vous pouvez vous tourner vers l’ATD (Acteurs du Tourisme Durable), qui propose notamment un guide des bonnes pratiques pour concilier développement économique, social et environnemental. L’ATD est un observatoire du tourisme équitable et durable et une excellente source d’inspiration pour les entrepreneurs et les institutions.
Les voyageurs peuvent-ils agir en faveur du tourisme durable ?
Pour trouver des hébergeurs et des restaurateurs qui participent aux efforts de durabilité, les voyageurs peuvent s’orienter vers deux labels de confiance : l’EcoLabel européen (reconnu dans tous les pays membres de l’UE et soutenu par le ministère de la Transition écologique et solidaire) ainsi que le Label Clef Verte, un label à dimension internationale.
Au-delà de sélectionner une infrastructure labellisée tourisme durable, chaque touriste a un rôle essentiel à jouer dans la transition écologique, vers un tourisme solidaire et plus respectueux de l’environnement.
Comparaison des émissions en CO2 des différents modes de transport sur un trajet national. Source : le Réseau Action Climat.

Le comportement des voyageurs est un pilier du tourisme durable. Les alternatives au tourisme de masse et aux séjours all-inclusive existent. Les pratiques à encourager à l’avenir consistent à :
- Investir dans des compensations carbone pour réduire son empreinte carbone lors de voyages en avion. Certaines compagnies aériennes, à l’instar d’Air France, proposent ce type de service. Il est également possible de passer par des organismes indépendants tels que Greentripper, Good Planet ou Carbon Foot Print. Cette pratique reste toutefois controversée car la plantation d’arbres n’est pas une vraie contrepartie à la pollution aérienne, elle n’annule pas réellement les conséquences environnementales du trafic aérien.
- Limiter l’usage de l’avion en privilégiant les alternatives terrestres (comme les voitures, le vélo, les bus et les trains) et les destinations moins lointaines. Cela peut prendre un peu plus de temps mais le bénéfice est sans appel, il permet de réduire considérablement les émissions de CO2.
- Arrêter la consommation d’objets jetables en s’équipant de bouteilles, couverts, et sacs écologiques et réutilisables. Ce qui permet surtout de réduire la pollution plastique générée par la fréquentation touristique.
- Manger local. La production et le transport de produits alimentaires peuvent être très coûteux, générer du gaspillage et nuire à l’économie locale d’une destination.
- Baisser la production de déchets alimentaires en voyage. Les voyageurs peuvent réduire les effets néfastes de leur visite sur les écosystèmes locaux.
Les professionnels du tourisme et particulièrement les voyagistes peuvent contribuer à démocratiser ces pratiques. Ensemble, voyageurs et professionnels peuvent favoriser le tourisme responsable par le développement économique, social et environnemental.
A travers cet article, nous avions à cœur de définir les principes et les caractéristiques du tourisme durable. Notre objectif est de vous accompagner dans la promotion d’une nouvelle offre touristique.
La communauté des acteurs du tourisme alternatif s’agrandit de jour en jour. Pour vous démarquer, nous vous proposons d’écrire ensemble des mots qui résonnent avec vos convictions. La solution ? Des textes qui créent un impact en transmettant les valeurs de votre entreprise au plus grand nombre. A travers cette démarche, nous contribuons ainsi, depuis nos claviers (mais pas seulement, vous verrez !). On favorise le tourisme de demain (rien que ça !).
On vous entend déjà dire, mais qui sont-ils ces deux-là ? Des rédacteurs Web ou des pros du tourisme ? Et bien, les deux. 15 ans d’expérience dans le tourisme expérientiel à Strasbourg, des interventions à l’Université et plusieurs incursions auprès des acteurs publics du tourisme et de la culture.
Nous avons aujourd’hui l’ambition de participer au développement d’une nouvelle forme de tourisme, plus durable. Pour poursuivre cette démarche, nous venons de lancer une nouvelle série d’entretiens avec les acteurs du tourisme durable. Notre prochaine publication sera donc une interview ! Une mine d’informations sur les nouveautés à venir en matière de durabilité. Pour ne pas la rater, abonnez-vous à notre newsletter et suivez-nous sur les réseaux sociaux.